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Mardi 25 octobre 2022

Procédés de régénération en forêt tempérée

En collaboration avec le Centre d’enseignement et de recherche en foresterie (CERFO)

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Les forêts tempérées du Québec, aménagées principalement par coupes partielles, comportent plusieurs défis de régénération en essences désirées. D’abord, citons le dépérissement des érablières et l’envahissement par le hêtre à grandes feuilles, qui pourraient limiter le retour de l’érable à sucre. Quels changements temporels de composition peut-on observer grâce aux suivis de validation des effets de la coupe de jardinage après 20 ans? Quelles sont les différentes modalités de remise en production qui favorisent la croissance et la régénération de l’érable à sucre? De plus, certaines essences, tel le bouleau jaune, ont des besoins très particuliers pour assurer leur régénération. Quelles sont les différentes approches sylvicoles qui permettent d’y répondre? Peut-on prévoir les pertes de gaules attribuables à la récolte ainsi que l’évolution du nombre et du diamètre des gaules dans les bétulaies jaunes résineuses? Comment favoriser le retour d’essences en raréfaction, comme le chêne rouge et le pin blanc? Il s’agit là de quelques questions auxquelles les projets de recherche présentés lors de ce rendez-vous cherchent à répondre.

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Michel Campagna, chef de service, Génétique et écologie forestière, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)


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Présentation

13 h 10 Régénération naturelle de l’érable à sucre en présence de hêtre 20 ans après la coupe de jardinage

Michel Campagna, chef de service, Génétique et écologie forestière, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)


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Présentation

13 h 35 Suivi 9 ans après scarifiage et chaulage dans une coupe progressive irrégulière dans une érablière à bouleau jaune

Conférencier : Gilles Joanisse, directeur technique, Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO).

Collaborateurs : Vincent Gauthray-Guyénet (CERFO), Guy Lessard (CERFO), Donald Blouin (CERFO), Rock Ouimet (MFFP), Louis Duchesne (MFFP) et Jean-David Moore (MFFP).

Le dépérissement des érablières du Québec et l’envahissement du hêtre à grandes feuilles dans les forêts feuillues sont deux phénomènes étudiés au cours des dernières années qui pourraient limiter le retour de l’érable à sucre. C’est dans ce contexte qu’un dispositif a été mis en place dans la région de Québec pour évaluer différentes modalités de remise en production ayant pour but de favoriser la croissance et la régénération de l’érable à sucre. Dans ce dispositif, une coupe progressive irrégulière (CPI) a été réalisée en 2010, suivie de différentes combinaisons de scarifiage (2011) et de chaulage aérien (2011). Des inventaires de bois sur pied et de régénération ont été effectués dans le but de caractériser et de comparer l’efficacité des différents traitements à favoriser l’érable à sucre (2020). Les principaux résultats montrent que le coefficient de distribution des semis de 30 cm et plus d’érable à sucre est supérieur dans le traitement avec chaulage (66 %), que sans chaulage (51 %) et diminue avec une augmentation de la surface terrière totale de 2020. Ce coefficient n’a pas augmenté significativement sous l’effet du scarifiage. Les traitements n’ont pas eu d’effets significatifs sur les plus belles tiges d’érable en cours de régénération. Pour le bois sur pied, les accroissements moyens sont supérieurs dans la CPI en comparaison avec le Témoin, mais aucun effet significatif du chaulage n’a été constaté après 9 ans sur les accroissements diamétraux de l’érable à sucre.


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Présentation

14 h 10 Comparaison de traitements sylvicoles pour la production de bouleaux jaunes de qualité : suivi après 22 ans dans le dispositif du lac Marcotte

Conférencier : Samuel Royer-Tardif, chercheur en sylviculture d’adaptation aux changements climatiques, Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)

Collaborateurs : Gilles Joanisse (CERFO), Guy Lessard (CERFO), Donald Blouin (CERFO), Catherine Larouche (MFFP) et Hugues Power (MFFP).

Le bouleau jaune est une essence forestière de grande valeur économique et écologique dans les forêts québécoises, cependant, il possède des besoins très particuliers pour sa régénération. C’est dans le but de tester différentes approches sylvicoles pour régénérer le bouleau jaune que le dispositif expérimental du lac Marcotte a été établi en 1998 en Mauricie. Ce dispositif compare l’efficacité de cinq traitements, soit des coupes progressives d’ensemencement par trouées, des coupes de jardinage par petites et grandes trouées et des coupes par parquets avec et sans réserve de semenciers. Un dégagement à l’européenne a été effectué en 2010 pour favoriser la croissance de tiges de qualité des essences désirées. À l’été 2020, un inventaire du bois sur pied et de la régénération a été effectué dans ce dispositif dans le but de caractériser et de comparer l’efficacité des différents traitements à favoriser le bouleau jaune. Les principaux résultats indiquent que les parquets avec réserve de semenciers avaient les densités les plus élevées de régénération en bouleau jaune tandis que le dégagement tardif (12 ans après coupe) n’avait pas permis de maintenir une plus grande proportion de bouleau jaune dans le temps et aurait même plutôt favorisé la régénération de l’érable rouge. Enfin, une mortalité significative a été notée dans le bois sur pied après coupe initiale (surtout dans les coupes de jardinage) qui s’est soldée par une stagnation de la surface terrière jusqu’à huit ans après l’intervention.


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Présentation

14 h 35 Modélisation de la dynamique des gaules dans les bétulaies jaunes résineuses : quelle est leur contribution à la surface terrière marchande

Conférencier : Hugues Power, chercheur, Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Collaborateurs : Isabelle Auger (MFFP), François Guillemette (MFFP), Patricia Raymond (MFFP) et Daniel Dumais (MFFP)

Les forêts mixtes tempérées de l’est de l’Amérique du Nord sont aménagées par coupes partielles depuis plusieurs décennies. Pour s’assurer que la régénération contribue à remplacer les arbres de taille commerciale prélevés par la coupe, les aménagistes doivent prévoir le développement du nombre et de la taille des gaules qui sont présentes après coupe. En utilisant des données de suivi dendrométrique sur une période allant jusqu’à 20 ans, nous avons conçu un modèle pour prévoir les pertes de gaules attribuables aux opérations de récolte ainsi que l’évolution du nombre et la distribution diamétrale des gaules dans les bétulaies jaunes résineuses. Nos résultats ont montré qu’une perte de 25 à 40 % des gaules pouvait être attendue lors de la récolte. Cependant, la coupe partielle a permis aux gaules survivantes de bouleau jaune, d’érable rouge, d’épinette rouge et de sapin baumier d’atteindre des dimensions commerciales plus rapidement et en plus grand nombre que celles des placettes témoins non traitées. Nous avons également constaté qu’il fallait moins de gaules de feuillus (bouleau jaune et érable rouge) que de résineux (épinette rouge et sapin baumier) pour produire 1 m2∙ha−1 de surface terrière marchande entre 20 à 40 ans après une coupe partielle. Enfin, notre modèle fournit aux aménagistes forestiers un outil qui peut servir à prévoir le développement des gaules dans les bétulaies jaunes résineuses de belle venue sur un cycle complet de coupe partielle.


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15 h 10 Suivi 10 ans après l’ensemencement du chêne rouge dans des trouées et travaux de dégagement au petit lac Caugnawana (Témiscamingue)

Conférencier : Tadeusz Splawinski, chercheur et chargé de projet en sciences forestières, Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)

Collaborateurs : Gilles Joanisse (CERFO), Tadeusz Splawinski (CERFO), Guy Lessard (CERFO), Donald Blouin (CERFO) et Simon Bilodeau Gauthier (MFFP).

Le chêne rouge a connu une diminution progressive au Québec en raison d’un manque de régénération naturelle. Pour favoriser le retour d’essences en raréfaction, le recours à l’ensemencement naturel est souvent préconisé comme solution. En 2009, une coupe progressive irrégulière par trouée est réalisée dans le secteur du Petit lac Caugnawana situé au Témiscamingue. Un scarifiage est ensuite effectué en juin 2010, accompagné de l’ensemencement de glands de chêne rouge dans les trouées. Lors du suivi en 2015, les analyses avaient révélé l’urgence de réaliser le dégagement des chênes rouge présent; ce dégagement a lieu en 2017. L’objectif de cette étude est d’analyser la croissance et la survie des chênes rouges selon les trois différents types de rayons de dégagement (témoin, 75 cm et 150 cm). Les résultats illustrent qu’un rayon de 150 cm est plus avantageux en permettant le maintien d’une position libre de croître et l’obtention de plus de faces libres que le rayon à 75 cm et le témoin après trois ans. Les tiges présentant les plus grandes hauteurs et les plus grands diamètres ont été observées en position dominante et codominante par rapport aux tiges environnantes en régénération. Par conséquent, l’enjeu majeur pour la réussite de l’établissement est de maintenir le chêne rouge dans une position hiérarchique dominante au fil de temps et de favoriser la préparation de terrain par débroussaillage et non par scarifiage pour limiter la compétition hâtive et le contrôle de la prédation.


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15 h 35 Un dispositif de recherche au secteur Alexandre pour relever les défis de la régénération du pin blanc

Conférencier : Vincent Gauthray-Guyénet, chercheur en aménagement durable des forêts, Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)

Collaborateurs : Samuel Royer-Tardif (CERFO), Vincent Gauthray-Guyénet (CERFO), Guy Lessard (CERFO), Gilles Joanisse (CERFO), Donald Blouin (CERFO) et François Guillemette (MFFP).

Les pinèdes à pin blanc se sont raréfiées au cours du siècle dernier dans l’ouest du Québec, principalement en raison du contrôle des feux de forêt qui favorisent la régénération naturelle de cette espèce et de pratiques sylvicoles mal adaptées à l’installation de sa régénération. De plus, la rouille vésiculeuse du pin blanc (RVPB) vient complexifier les approches sylvicoles pour régénérer le pin blanc. Un dispositif expérimental a été établi au secteur Alexandre en Outaouais en 2004 afin de tester l’efficacité de différentes modalités de coupe (coupe progressive d’ensemencement de feuillus et de pins (CPF), éclaircie commerciale de feuillus et de pins (ECF) et coupe progressive uniforme (CPU)), de la préparation de sol et de l’élagage pour lutter contre la RVPB. L’objectif principal était de comparer l’efficacité des traitements initiaux pour régénérer le pin blanc et valider l’efficacité du traitement phytosanitaire. Une ouverture du couvert avec un prélèvement de 40 à 50 %, en évitant la création de grandes trouées, a donné les meilleurs résultats pour installer la régénération (1 716 ti/ha et coefficient de distribution de 65,8 en moyenne en CPF). Le dégagement 10 à 15 ans après coupe est cependant nécessaire afin d’éliminer les essences compétitrices. L’élagage s’est avéré efficace pour réduire la mortalité des jeunes tiges due à la RVPB, mais après 9 ans, son efficacité a fortement diminué. Enfin, la préparation du sol par scarifiage s’avère indispensable.


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16 h Synthèse de la rencontre

Guy Lessard, directeur en aménagement durable des forêts et de la sylviculture, Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc. (CERFO)


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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.