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Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

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Mardi 22 février 2022 — 13h à 16h

Qualité des arbres feuillus

En collaboration avec l’Université Laval

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La production du bois de haute valeur avec des essences de feuillus durs dépend de l’absence de défauts et de coloration sur la surface des bois sciés. On récolte maintenant des arbres feuillus plus au nord en raison du manque de volumes disponibles dans le sud du Québec, ce qui soulève plusieurs questions. Quelle est la relation entre les caractéristiques des arbres, des billes et des planches de l’érable à sucre et du bouleau jaune pour estimer la valeur des bois? Quel est le diamètre à maturité financière de l’érable à sucre à la limite nord de son aire de répartition? Quelles sont les caractéristiques des érablières nordiques qui permettent d’évaluer leur potentiel pour l’industrie forestière? Comment prédire la proportion du bois coloré dans un arbre en utilisant une méthode de caractérisation non destructive? Est-ce possible de cartographier à grande échelle la probabilité de la coloration du bois du bouleau blanc en se basant sur l’inventaire forestier et les données climatiques? Quelles sont les conditions qui font en sorte que le bois se dégrade plus ou moins rapidement après la mort de l’arbre? Les projets de recherche présentés lors de ce rendez-vous tentent de répondre à ces questions.

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Alexis Achim, professeur titulaire et Directeur du centre de recherche sur les matériaux renouvelables, Université Laval


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Présentation

13 h 10 Estimer la valeur et le panier de produits des essences feuillues à partir des études de tronçonnage et de sciage

Conférencier : Filip Havreljuk, chercheur en modélisation de la croissance, Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Collaborateurs : François Guillemette (MFFP) et Steve Bédard (MFFP)

Pour estimer la valeur marchande des arbres, il est nécessaire de déterminer la qualité et le volume des produits qui peut être extrait de chaque tige en fonction de ses caractéristiques sur pied. Cette conférence a pour but de présenter les principaux résultats issus des études de tronçonnage (billes) et de sciage (planches) qui ont été menées sur l’érable à sucre et le bouleau jaune au Québec au cours des dernières années. La bonification récente de la base de données de tronçonnage par l’ajout d’une dizaine de sites afin de mieux caractériser certaines régions peu échantillonnées a permis de régionaliser la matrice de réparation par produit en fonction des régions écologiques. Ainsi, des écarts importants en volumes de billes de sciage ont été observés, notamment pour l’érable sucre, entre les régions écologiques du domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune et celles du domaine de la sapinière à bouleau jaune. D’autre part, les études de sciage ont permis d’établir des liens entre les caractéristiques des arbres ou des billes et celui des grades et la couleur des planches. Elles ont permis, notamment, de mieux décrire l’effet de la coloration de cœur sur le rendement en planches.


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Présentation

13 h 40 Variations régionales de la valeur sur pied de l’érable à sucre

Conférencier : François Guillemette, chercheur en sylviculture des peuplements feuillus, Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Collaborateurs : Filip Havreljuk (MFFP) et Steve Bédard (MFFP)

L’aménagement forestier dans les érablières et les bétulaies jaunes préconise la pratique de coupes partielles. Un défi dans la réalisation de ces coupes partielles pour approvisionner une usine de bois d’œuvre feuillu est de tirer un revenu suffisant à partir des bois récoltés pour amortir les coûts d’approvisionnement. Quelques études ont démontré des variations régionales de certains attributs liés à la valeur sur pied de l’érable à sucre. Nous avons récemment approfondi cette question autant pour sa qualité sur pied que pour la qualité de ses billes. De plus, nous avons analysé la valeur sur pied de l’érable à sucre, ainsi que son changement anticipé au cours d’une période de rotation. Les résultats aident à comprendre les différences régionales de valeur potentielle de cette essence.


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Présentation

14 h 20 La structure et la qualité des érablières nordiques contemporaines

Conférencier : David Voyer, étudiant au doctorat, Université Laval

Collaborateurs : Alexis Achim (UL), Fabio Gennaretti (UQAT), Steve Bédard (MFFP), Filip Havreljuk (MFFP) et Pierre Grondin (MFFP)

Les forestiers se questionnent sur l’aménagement des érablières situées dans le domaine de la sapinière à bouleau jaune, puisque la qualité de l’érable à sucre y est moindre que celle des érablières du domaine de l’érablière à bouleau jaune. Cela se traduit par une plus faible valeur des produits de sciage. Afin d’accroître nos connaissances de ces érablières et ultimement de développer une sylviculture mieux adaptée, nous avons entrepris, en 2019, un projet qui vise à comparer la structure et la qualité internes de l’érable à sucre. Le projet porte sur 37 érablières situées dans les domaines de l’ouest de la province et dans lesquelles plus de 1000 érables à sucre ont été sondés afin de caractériser la coloration et la carie internes ainsi que les accroissements annuels. Nos résultats préliminaires indiquent notamment qu’il y a une relation entre l’apparition de périodes de faible croissance et une proportion élevée de coloration. Lors de cette conférence, nous présenterons la structure des peuplements et la qualité des arbres dans ces deux domaines. Nous présenterons également les travaux en cours qui visent à déterminer les relations entre la qualité interne (coloration et carie) et le diamètre, l’âge, la croissance et le système de classification des défauts indicateurs de carie MSCR.


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Présentation

14 h 45 Caractérisation non destructive de la proportion de carie et du module d’élasticité du bois d’érable à sucre par tomographie acoustique

Conférencier : Achraf Ammar, étudiant à la maîtrise, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Projet sous la direction de Ahmed Koubaa (UQAT), Dorra Gassara (UQAT) et Yves Bergeron (UQAT) avec la collaboration de David Voyer (UL) et Pierre Grondin (MFFP).
Cette étude visait à évaluer le potentiel de la tomographie acoustique pour la caractérisation non destructive de la proportion de la carie et de son impact sur le module d’élasticité (MOE) du bois de l’érable à sucre. Un échantillonnage non destructif (54 arbres dans 2 sites près de La Tuque) et un échantillonnage destructif (18 arbres dans 2 sites de l’Abitibi-Témiscamingue (AT)) ont servi pour atteindre les objectifs de l’étude. Le temps de propagation des ondes sonores a été mesuré à hauteur de poitrine par tomographie acoustique sur les arbres échantillonnés dans les sites de La Tuque et sur des billes extraites entre 0,5 et 1,3 m des arbres de l’AT. Des carottes de sondage ont été extraites au DHP de ces arbres pour la mesure de la masse volumique et la largeur des cernes par densitométrie à rayons X. Les billes extraites du site de l’AT ont servi à la préparation d’éprouvettes normalisées pour les essais mécaniques et d’ultrasons. Les résultats indiquent que la tomographie acoustique permet de prédire la proportion de la carie chez les érables à sucre. La présence de carie réduit le MOE du bois de l’érable à sucre mesuré par les méthodes destructives et non destructives. Cette réduction est beaucoup plus importante que celle de la masse volumique du bois. Les implications pratiques des résultats incluent la possibilité de quantifier la proportion de la carie et de prédire la qualité du bois dans les érablières avant la récolte.


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Présentation

15 h 20 Variations régionales de la coloration du bois du bouleau blanc

Conférencier : Emmanuel Duchateau, chercheur scientifique en modélisation, Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Collaborateurs : Filip Havreljuk (MFFP) et Julie Barrette (MFFP)

Le bouleau blanc est l’une des essences feuillues les plus abondantes au Canada. Au Québec, il représente 12 % de la possibilité forestière annuelle en forêt publique avec 4,1 millions de mètres cubes. Son bois est généralement clair et uniforme, toutefois, la présence de coloration y est courante. Cette coloration du bois touche la partie marchande des arbres. Puisque ce bois est en partie destiné à des produits d’apparence, les conséquences sur la valeur de ces produits peuvent être importantes. Il est donc utile pour les aménagistes forestiers de connaître les conditions de développement et les caractéristiques d’un arbre qui vont influencer l’apparition de ce défaut, afin d’éviter de planifier des travaux sylvicoles coûteux dans des zones à haut risque de coloration.
À partir des données de 721 tiges de bouleau blanc issues de 146 sites, répartis à travers la forêt aménagée du Québec, la coloration à l’échelle de l’arbre a été analysée et modélisée. Puis, dans un second temps, à partir de 415 711 tiges de bouleau blanc provenant de 51 689 parcelles d’inventaire réparties à travers la province, des modèles de prédiction de la coloration à l’échelle régionale ont également été élaborés et appliqués. Notre étude décrit donc les variables principales touchant la coloration et démontre la faisabilité d’une cartographie à grande échelle de la coloration du bois basée sur l’inventaire forestier et les données climatiques.


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Présentation

15 h 45 Caractérisation de la dynamique de dégradation des arbres morts en forêt feuillue pour mieux évaluer leur potentiel de valorisation

Conférencier : Alexis Achim, professeur titulaire et directeur du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables, Université Laval

Collaborateurs : Catherine Chagnon (ULaval), Guillaume Moreau (ULaval), Christine Bombardier-Cauffopé (ULaval), Filip Havreljuk (MFFP), Steve Bédard (MFFP), Julie Barrette (MFFP), Sébastien Meunier (MFFP), Steve Reynolds (Domtar) et Renaud Labbé-Dufort (Lauzon Ressources Forestières)

Les travaux sur les effets réels des coupes de jardinage menés par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ont révélé que la mortalité est un important frein à la productivité dans les forêts feuillues du Québec. En forêt boréale, la mortalité subie à la suite de perturbations est souvent récupérée, ce qui permet ainsi d’éviter d’importantes pertes de productivité. Toutefois, la récupération du bois mort est rarement envisagée en forêt feuillue. Ce projet visait dans un premier temps à évaluer la vitesse de dégradation des espèces feuillues après leur mort pour évaluer dans quelle mesure il serait envisageable de récupérer une partie des arbres morts dans un intervalle entre deux coupes partielles. Nos résultats ont montré que, dès leur mort, près de la moitié des arbres échantillonnés étaient dans un état qui ne permettait pas leur valorisation. L’ensemble des arbres morts depuis plus de 20 ans n’était plus valorisable. Dans un second temps, une méta-analyse a été réalisée afin d’examiner les effets caractéristiques des arbres et des conditions climatiques locales sur le temps écoulé depuis la mort des arbres ayant atteint différents états de décomposition. Les résultats indiquent que le réchauffement climatique accélérera probablement la décomposition du bois et réduira considérablement le temps de séjour dans chacun des stades de décomposition, ce qui pourrait nuire non seulement au potentiel de récupération mais aussi à la biodiversité saproxylique.


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Présentation

16 h 10 Synthèse de la rencontre

Steve Bédard, chercheur scientifique, Direction de la recherche forestière, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs


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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.