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Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

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Mardi 25 janvier 2022 — 13h à 16h

Sylviculture en forêt boréale

En collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi

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La forêt boréale est le plus grand écosystème forestier du Québec. Malgré l’apparente uniformité de cette forêt, son aménagement doit assurer le renouvellement et la croissance des arbres ainsi que le maintien de la productivité et de la biodiversité tout en étant appelé à jouer un rôle dans la séquestration du carbone. L’épandage sylvicole des matières résiduelles fertilisantes permet-il de maximiser la productivité de certaines plantations? Quelle est la productivité de plantations de peuplier hybride pour la production de biomasse en Abitibi-Témiscamingue et au sud du Nord-du-Québec? Quels sont les avantages d’une sylviculture de régénération et d’éducation de jeunes peuplements mixtes boréaux? La coupe progressive irrégulière est-elle une approche sylvicole intéressante pour régénérer les sapinières? Comment des coupes partielles peuvent-elles influencer la croissance des arbres en fonction de climats futurs? Quelles sont les conséquences des différents traitements sylvicoles de coupes partielles sur la croissance des arbres et sur les propriétés du bois? Il s’agit là de quelques questions auxquelles les projets de recherche présentés lors de ce rendez-vous ont pour but de répondre.

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Patrice Boucher, DGFo-02, Direction de la gestion des forêts du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs


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13 h 10 Opérationnalisation de l’écologie industrielle dans des traitements sylvicoles : une opportunité pour la productivité en forêt boréale

Conférencier : Patrick Faubert, professeur en écologie industrielle et lutte contre les changements climatiques, Université du Québec à Chicoutimi (Département des sciences fondamentales, Chaire en éco-conseil, Carbone boréal et Centre de recherche sur la boréalie)

Collaborateurs : Claude Villeneuve (UQAC), André Pichette (UQAC), Jean Legault (UQAC), Maxime Paré (UQAC) et Rock Ouimet (MFFP)

L’augmentation de la productivité forestière dans le cadre de la Stratégie d’aménagement durable des forêts est un enjeu important de la foresterie de demain et est définie comme une priorité par le gouvernement du Québec. La plantation est le traitement le plus utilisé au Québec pour augmenter la production ligneuse. L’intensification de l’aménagement forestier de certains territoires est une des mesures permettant une augmentation de la possibilité forestière. Parmi ces mesures, le recours à la fertilisation sylvicole de plantations peut permettre d’en augmenter la croissance et le rendement. L’écologie industrielle peut répondre à cette mesure; elle représente un ensemble de relations et de moyens par lesquels les sous-produits d’une industrie deviennent des matières premières pour une autre. Dans ce contexte, l’épandage sylvicole de sous-produits industriels fertilisants est une option prometteuse à évaluer dans une optique d’écologie industrielle, de développement durable et de lutte contre les changements climatiques. Cette conférence présentera des effets de l’épandage sylvicole de sous-produits fertilisants des industries des pâtes et papiers et de l’aluminium sur la productivité d’une plantation de pin gris en forêt boréale. Les portées de ce type de traitement sylvicole seront aussi discutées dans une perspective de développement d’une économie circulaire.


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Présentation

13 h 35 Productivité de plantations de peuplier hybride en futaie régulière et en taillis à courte rotation en Abitibi-Témiscamingue

Conférencières : Annie DesRochers, professeure titulaire, Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et Nada Aloui, étudiante à la maitrise en écologie, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Collaborateurs : Charles Ward (MFFP), Julie Barrette (MFFP) et Pierre Périnet (MFFP), Sylvain Thibodeau (Groupement Forestier Coopératif Abitibi) et Abhishek Tripathi (UQAT)

Les peupliers hybrides ont le plus grand potentiel de croissance de toutes les espèces plantées au Canada. Leur utilisation est cependant relativement récente dans les zones boréales, et certaines incertitudes demeurent en lien avec leur adaptation au froid et leur productivité sous différentes conditions de sites et d’aménagement sylvicole. Ce projet a pour but d’évaluer la productivité du peuplier hybride dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, selon deux scénarios de production, soit en taillis à courte rotation et en futaie régulière. Utilisant un réseau de plantations de peuplier hybride établies entre 2003 et 2010, nous présenterons nos plus récentes données sur les rendements obtenus sur un gradient latitudinal de la région, jusqu’au sud de la région du Nord-du-Québec.


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Présentation

14 h Effet du dégagement mécanique sur la croissance et les stocks de carbone dans un peuplement mixte de peupliers et d’épinettes noires

Conférencière : Léa Darquié, étudiante au doctorat en sciences de l’environnement, Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Collaborateurs : Annie Desrochers (UQAT), Vincent Poirier (UQAT), Patricia Raymond (MFFP) et Louis Imbeau (UQAT)

Le dégagement mécanique est un traitement sylvicole visant à contrôler la compétition dans des peuplements en régénération, notamment ceux composés d’épinettes et de peupliers. En effet, l’épinette, « l’essence d’intérêt », se fait dominer par les peupliers qui se régénèrent agressivement par drageonnement. Le dégagement traditionnel (dit « systématique ») supprime toute tige qui n’est pas l’essence d’intérêt, le rendant mal adapté en présence de peupliers. L’objectif ici est donc de comparer l’efficacité à court terme d’une nouvelle modalité de dégagement (dit « modulé ») avec celle du dégagement systématique. Les hypothèses émises sont que laisser les plus grosses tiges de peupliers sur place pendant le dégagement permettrait 1) de limiter naturellement le drageonnement et 2) de garder l’augmentation du stock de carbone dans le sol retrouvée après le dégagement systématique. La croissance des épinettes et des peupliers ainsi que la quantité de carbone stocké dans le sol ont été mesurées l’année suivant la mise en place du dispositif expérimental. Les résultats préliminaires montrent une diminution du nombre de drageons dans le traitement modulé par rapport au traitement systématique (-91 %). La quantité de carbone dans le sol augmente dans les deux traitements, soit Modulé et Systématique, comparativement au Contrôle (+21 % et +35 %). Les hypothèses posées sont donc confirmées par ces résultats préliminaires. Les données finales pourront servir d’outils d’aide à la décision pour l’aménagement forestier.


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Présentation

14 h 35 La coupe progressive irrégulière comme approche sylvicole pour régénérer une sapinière

Conférencier : Stéphane Tremblay, chercheur scientifique, Direction de la recherche forestière, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Collaborateurs : Patricia Raymond (MFFP), Steve Bédard (MFFP) et Daniel Dumais (MFFP)

La coupe avec protection de la régénération est des sols est le principal traitement sylvicole utilisé en sapinières. En plus de permettre la récolte de la matière ligneuse, elle sert à assurer le renouvellement des sapinières. Toutefois, elle peut se traduire par de problèmes de régénération, notamment dans les sapinières de seconde venue ou se développant sur certaines stations propices au développement de la végétation concurrente. Afin de pallier ces situations, différents traitements sylvicoles ont été mis au point. C’est le cas de la coupe progressive irrégulière qui s’inspire de la dynamique des perturbations partielles afin de créer les conditions propices au développement de la régénération voulue. Dans le but d’étudier les effets de ces traitements, un dispositif a été établi en Gaspésie en 2008. Les résultats obtenus 10 ans après traitement au chapitre de la régénération indiquent que la coupe progressive irrégulière peut permettre le renouvellement dans le contexte de la sapinière et ainsi participer à sa résilience.


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Présentation

15 h La coupe partielle comme outil de lutte et d’adaptation aux changements climatiques en forêt boréale

Conférencier : Gabriel Landry, étudiant à la maîtrise, Université Laval

Collaborateurs : Évelyne Thiffault (UL) et David Pothier (UL)

Le but du projet est d’évaluer la performance de différentes pratiques de coupe partielle à atténuer les changements climatiques par le stockage de carbone en forêt et la création de valeur (produits du bois) sous une dynamique de climat changeant à la Forêt Montmorency. Le but est plus spécifiquement de comparer les combinaisons formées de diverses pratiques de coupes partielles et de scénarios climatiques pour évaluer la performance de chaque type d’aménagement (c’est-à-dire la coupe progressive irrégulière à couvert permanent et l’éclaircie commerciale) en termes de potentiel de lutte contre les changements. Les premières simulations ont été effectuées à l’aide de 3-PG pour évaluer plus spécifiquement leur potentiel de croissance et leur rendement en produits du bois (qualité des tiges) par rapport à un scénario de coupe totale (référence) sous l’effet des changements climatiques.


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Présentation

15 h 25 Impact de deux traitements sylvicoles sur la croissance et la qualité du bois en forêt boréale

Conférencière : Audrey Lemay, chercheuse postdoctorale, Université du Québec à Chicoutimi

Collaborateurs : Cornelia Krause (UQAC), Stéphane Tremblay (MFFP), Manon Vincent (MFFP), Dominique Martin (MFFP) et Alexis Achim (UL)

Des traitements sylvicoles, tels que la coupe avec protection des petites tiges marchandes (CPPTM) et l’éclaircie commerciale (EC), sont de plus en plus répandus, mais certains de leurs impacts sur la productivité et les propriétés du bois des tiges résiduelles restent encore à préciser. L’objectif du projet était d’évaluer la croissance et la qualité du bois au niveau de la tige, des racines et des branches de l’épinette noire et du sapin baumier. L’EC n’a pas augmenté significativement le volume de la tige, mais la croissance radiale a augmenté le long des deux premiers tiers inférieurs de la tige après le traitement. L’EC a donc modifié l’allocation du bois, mais sans influer significativement sur la conicité et la forme de la tige. De la même manière, la croissance des branches a été affectée seulement dans les parties médianes et inférieures de la cime vivante. Cela n’a cependant pas influencé significativement le diamètre des branches. La croissance radiale des racines a également augmenté, mais nos résultats indiquent que la croissance excentrique et la forme des racines pourraient avoir une plus grande importance que les propriétés mécaniques du tissu racinaire pour résister aux forces exercées sur le système racinaire après traitement. Les résultats montrent que l’effet des traitements sylvicoles sur les propriétés du bois étudiées n’est pas significatif, ce qui ne devrait pas influencer la qualité du bois ni le panier de produits qui peut être tiré de ce bois.


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Présentation

15 h 50 Mot de la fin

Yan Boucher, professeur en écologie et en aménagement forestier, Université du Québec à Chicoutimi


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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.