logo Gouvernement du Québec

Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

Nous joindre

Lundi 16 octobre 2023 — 13h à 16h

La tordeuse des bourgeons de l'épinette : comprendre, prévoir, lutter

En collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi

Logo UQAC

Une épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) est en cours au Québec depuis plus d’une quinzaine d’années engendrant, entre autres, d'importantes répercussions économiques. Ce rendez-vous fera le point sur les dernières connaissances concernant les effets de la TBE sur les peuplements forestiers et la qualité du bois. Il sera question des enjeux entourant la prévision des dommages et la lutte contre ce ravageur forestier. Quelles sont les conséquences de la TBE sur le dépérissement et la mortalité des plantations? Jusqu'à quand peut-on récolter les peuplements défoliés sans compromettre la qualité du bois? Comment s’assurer de l’efficacité de nos stratégies de lutte contre la TBE dans un contexte de changements climatiques?

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Michel Campagna, chef de service, génétique et écologie forestière, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)

13 h 10 Effet de la tordeuse des bourgeons de l'épinette sur la dynamique des jeunes plantations

Conférencière : Annabelle Mercier-Morache, étudiante à maîtrise à l’UQAR

Collaborateurs : Robert Schneider (UQAR), Luc Sirois (UQAR)

Les épidémies de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) engendrent des répercussions sur la croissance des épinettes en plantation de 20-30 ans dans la région du Bas-Saint-Laurent. Le moment où les effets de la TBE se font sentir sur les jeunes plantations reste toutefois inconnu. L’objectif de cette étude est de vérifier la vulnérabilité des très jeunes plantations d’épinettes à la défoliation par la TBE et de voir si la gravité de la défoliation du paysage environnant influence l’état de défoliation des plantations. Un suivi rigoureux de jeunes plantations de 2016 a été effectué à l’aide de placettes permanentes circulaires de 400 m2, dont la moitié d’entre elles ont été arrosées au Btk annuellement depuis leur implantation. La défoliation du paysage évaluée par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts montre que ces placettes permanentes sont dans des zones légèrement défoliées. Dans cette optique, nous avons également procédé à un échantillonnage de jeunes plantations situées dans des paysages plus gravement défoliés. Les résultats obtenus ne montrent pas de conséquences notables de la défoliation des semis sur la croissance ou la survie des arbres. La présente étude ne permettrait donc pas de justifier le besoin de protéger les très jeunes plantations pendant une épidémie de la TBE.


Enregistrement vidéo

Présentation

13 h 35 Les cernes de croissance comme indicateurs de la mortalité du sapin baumier (Abies balsamea) lors de la récente épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette

Conférencière : Cornelia Krause, professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi

Collaborateurs et collaboratrices : Audrey Lemay (UQAC), Julie Barrette (MRNF), Djidjoho Julien Houndode (UQAC), Hubert Morin (UQAC)

La défoliation causée par la tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) touche périodiquement les forêts boréales du nord-est de l'Amérique du Nord. Ces événements réduisent la croissance radiale et augmentent la mortalité des espèces d'arbres hôtes, notamment le sapin baumier (Abies balsamea). La mortalité liée à la TBE est difficile à prévoir, mais on soupçonne que les événements climatiques précédant une infestation rendent les peuplements de conifères plus vulnérables. Nous avons analysé la croissance radiale de plus de 1 000 tiges de sapin baumier et les avons classées en trois états de santé (arbres vivants, mourants et morts) et deux compositions forestières (sapin baumier pur et peuplements mixtes). Nous avons constaté que la croissance radiale a commencé à diminuer chez les arbres morts ou mourants plus d'une décennie avant la défoliation par la TBE. Deux événements climatiques notables peuvent être associés au début de cette décroissance radiale : des températures minimales froides, suivies de maximums élevés (1994-1997), puis huit années de sécheresse (2002-2010). Nous montrons que les stress physiologiques peuvent influencer négativement la croissance du sapin baumier et augmenter sa mortalité lors d’épisodes de défoliation par la TBE. Le patron de croissance radiale pourrait être un bon indicateur des sapins baumiers susceptibles de mourir lors d'une grave infestation de TBE. Cette information pourrait guider les stratégies de récolte dans les zones touchées par la TBE.


Enregistrement vidéo

Présentation

14 h 10 Vulnérabilité à la sécheresse et au dépérissement des arbres affectés par la tordeuse des bourgeons de l'épinette

Conférencière : Annie Deslauriers, professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), membre du Centre de recherche sur la boréalie et codirectrice du CEF (Centre d’étude de la forêt)

Collaborateurs et collaboratrices : Lorena Balducci (UQAC), Sylvain Delzon (Université de Bordeaux), Clara Devautour (UQAC), Richard Berthiaume (SOPFIM), Patrick Perreault (SOPFIM)

La tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) entraîne une perte graduelle des aiguilles, ce qui a pour conséquences de diminuer la capacité de l'arbre à transporter l'eau et d’augmenter la teneur en eau du sol. Les relations entre les conditions du site et les traits hydrauliques qui expliquent la vulnérabilité et la vitalité des arbres sous défoliation sont mal comprises. L'objectif de ce projet était de déterminer dans quelle mesure la résistance hydraulique des conifères est compromise par la défoliation de la TBE. Nous avons généré des courbes de vulnérabilité hydraulique du xylème permettant de déterminer la valeur critique correspondant au seuil de dysfonctionnement du transport de l'eau dans le tronc (P50). De plus, la marge de sécurité hydraulique à différents niveaux de défoliation ou de classe de drainage a été calculée. Nous avons observé un effet significatif des espèces et du drainage du sol sur le P50, mais aucun effet de la défoliation. Cependant, la variation de la marge de sécurité hydraulique s'explique principalement par les espèces et la défoliation des deux années précédentes. L'épinette noire demeure l'espèce qui résiste le mieux à la cavitation du xylème par rapport aux autres espèces. Le sapin baumier et l'épinette blanche ont une marge de sécurité hydraulique positive, mais étroite par rapport à l'épinette noire, ce qui laisse croire que le stress biotique, tel qu'un niveau plus élevé de défoliation, peut augmenter le risque de défaillance hydraulique entraînant la mortalité.


Enregistrement vidéo

Présentation

14 h 35 Effet de la TBE sur les insectes secondaires et sur la qualité des bois de peuplements en Gaspésie

Conférencier : Vincent Laflèche, Direction des inventaires forestiers, ministère des Ressources naturelles et des Forêts

Collaborateurs et collaboratrices : Julie Barrette (MRNF), Samuel Lauzon (MRNF), Simon Fortier (MRNF), Cynthia Deschênes (MRNF)

Depuis une dizaine d’années, la Gaspésie est touchée par une épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Les aménagistes se posent diverses questions. Est-ce que l’épidémie a engendré une baisse marquée de la qualité du bois? Jusqu’à quand peut-on attendre avant de récolter les peuplements défoliés sans que la qualité du bois soit compromise? Une équipe du ministère des Ressources naturelles et des Forêts s’est penchée sur ces questions. On présentera l’effet de l’épidémie sur la qualité des bois, précisément sous l’angle de la carie, l’identification et l’abondance des insectes secondaires, ainsi que les propriétés du bois.


Enregistrement vidéo

Présentation

15 h 10 Un défi boréal – Projections de l’activité de la tordeuse des bourgeons d’épinette (TBE) dans un contexte de changement climatique

Conférencier : Olaloudé Judicaël Franck Ossé, étudiant au doctorat à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Collaborateurs et collaboratrices : Miguel Montoro Girona (GREMA-IRF, UQAT), Philippe Marchand (UQAT), Yves Bergeron (UQAT, UQAM), Mathieu Bouchard (ULaval), Élise Filotas (TÉLUQ), Marie-Josée Fortin (U.Toronto), Rob Johns (RNCan), Hubert Morin (UQAC), Pierre Therrien (MRNF), Marie-Eve Sigouin (RYAM), François Lévesque (Résolu), Anoj Subedi (UQAT), Zinsou Max Débaly (ENSAI), Guillaume Tougas (UdeS)

Les insectes constituent la majeure partie de la biomasse des écosystèmes forestiers. Au Québec, la tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) provoque une défoliation massive et un dépérissement ou une mortalité des arbres en réduisant les nombreux biens et services des forêts boréales, ou encore en modifiant à la fois la dynamique et la structure du peuplement forestier. En raison des conséquences écologiques et économiques, la défoliation par la TBE est l’un des sujets prioritaires de la foresterie québécoise. En outre, des études ont montré qu’avec les changements climatiques, ces conséquences vont de plus en plus s’accentuer dans le temps. L’un des défis du projet dans lequel s’inscrit nos recherches actuelles est d’évaluer l’effet du complexe climat-TBE sur la forêt boréale et, par la suite, de concevoir des modèles qui permettent de comprendre et de prédire la propagation des épidémies de la TBE dans un contexte de changements climats. Notre présentation portera donc sur les principaux résultats obtenus dans nos travaux. Plus précisément, nous allons, d’une part, présenter nos résultats sur l’effet de l’interaction climat-TBE sur la croissance de l’épinette et, d’autre part, apporter une réponse à la question suivante : comment le climat affecte-t-il la défoliation au Québec?


Enregistrement vidéo

Présentation

15 h 35 Optimisation des scénarios d’intervention au Btk contre la TBE : croissance, mortalité et rentabilité selon les essences hôtes.

Conférencier : Éric Bauce, professeur titulaire à l’Université Laval

Collaborateurs : Alvaro Fuentealba (ULaval), Roberto Quezada (ULaval), Richard Berthiaume (SOPFIM), Alain Dupont (SOPFIM), Christian Hébert (RNCan)

Diverses approches d’intervention au Btk, ont été testées de façon à minimiser les pertes ligneuses engendrées par la TBE. Les interventions une année sur deux sont adéquates pour maintenir la mortalité des sapins baumiers en deçà de 10%. En absence d’intervention, la mortalité chez l’épinette blanche et l’épinette noire demeure sous les 12% suggérant qu’il ne serait pas pertinent de traiter pour minimiser la mortalité chez ces essences en forêt naturelle boréale. Au chapitre des pertes de croissance, l’approche standard (maintien de la défoliation annuelle sous la barre de 50%) permet de maintenir les pertes de croissance du sapin sous la barre de 0,5% alors que pour l’approche 1 an sur deux la barre est à 23%. Les interventions un an sur deux maintiennent les pertes de croissance de l’épinette noire en deçà de 20% alors que l’absence d’intervention entraine des pertes de croissance de 56%. Pour l’épinette blanche, l’absence d’intervention se traduit par des pertes de 49% alors que les interventions un an sur deux entrainent 34% de perte indiquant une efficacité mitigée du Btk sur l’épinette blanche lorsque le produit est appliqué en fonction de la phénologie du sapin baumier.


En ce qui concerne la rentabilité des approches, le ratio bénéfice coût de l’approche 1 an sur deux est de 1 lorsque le prix du bois est à 5$ du m3 et est à 4 lorsque le prix du bois est à 20$ du m3. À partir de 10$ du m3 tous les scénarios sont rentables à l’exception de la non-intervention.


Enregistrement vidéo

Présentation

16 h 00 Synthèse de la rencontre

Annie Deslauriers, professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi, membre du Centre de recherche sur la boréalie et codirectrice du CEF (Centre d’étude de la forêt)


Enregistrement vidéo

* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.