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Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

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Mardi 20 février 2024 – 13 h à 16 h

Changements climatiques : acclimatation et adaptation des forêts tempérées nordiques

En collaboration avec l’Université du Québec en Outaouais

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Les émissions de GES ne cessent d’augmenter, ce qui modifie la composition de l’atmosphère, provoque un réchauffement rapide de la planète et dérègle le climat. L’une des conséquences de ces changements climatiques est l’augmentation de l’occurrence des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les épisodes de sécheresse, les vagues de chaleur, les pluies intenses, les vents violents et la baisse ou la hausse importante des températures (gel-dégel). Dans ce rendez-vous, il sera question de la façon dont les forêts tempérées nordiques du Québec peuvent faire face à ces changements. D’abord, l’acclimatation est la réponse d’un individu à un changement dans son environnement par une modification morphologique ou physiologique rapide et réversible. Ensuite, l’adaptation est le résultat de la sélection naturelle effectuant un tri sur un ensemble d’individus présentant des caractéristiques variables et héritables, ce qui permet une meilleure survie dans les nouvelles conditions, et ce, d’une génération à l’autre. C’est un processus graduel et irréversible qui s’opère à l’échelle de la population à long terme. Le devenir des essences telles que l’érable à sucre, l’érable rouge, le pin blanc et le pin rouge ainsi que celles qui pourraient éventuellement trouver un habitat favorable dans les forêts tempérées nordiques sera discuté.

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d’ouverture

Conférencier : Michel Campagna, chef de service, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)

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13 h 10 Quel pourrait être le nouveau visage de la forêt tempérée nordique du Québec à la fin du 21e siècle?

Conférencière : Catherine Périé, chercheuse, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts

À l’échelle planétaire, l’immigration et l’extinction des espèces sont les forces dominantes à l’origine des changements dans la diversité des espèces à différentes échelles de temps (de quelques décennies à plusieurs millénaires) et d’espace (du local au régional). Ces phénomènes résultent, entre autres, des effets combinés du réchauffement du climat, de la fragmentation des habitats, de l’exploitation des ressources forestières et de l’arrivée de nouvelles espèces. Dans cette conférence, j’utiliserai les résultats de la modélisation des effets des changements climatiques sur l’habitat des espèces d’arbres de l’est de l’Amérique du Nord. Ces résultats sont accessibles à tous sur l’application Web Devenir . Je présenterai le devenir de l’habitat des espèces d’arbres les plus courantes dans les forêts tempérées nordiques et j’identifierai celles qui ne sont pas encore présentes sur le territoire, mais qui pourraient éventuellement y trouver un habitat favorable. Je donnerai aussi quelques exemples des défis à relever afin que ces nouvelles espèces d’intérêt commercial deviennent des essences intégrées dans la foresterie de demain.

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13 h 35 Bloc de présentations de trois projets de recherche sur l’érable à sucre menés à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO)

1. Changements de la phénologie du développement et des fonctions de la cime au cours de l’ontogénie chez l’érable à sucre

Conférencier : Arthur Danneels, étudiant à la maîtrise, ISFORT, UQO

Collaborateur : Institut Kenauk

L'accès à la lumière est crucial pour la survie des plantes, mais il est souvent limité, ce qui représente un défi majeur dans un contexte de compétition. Explorer l'espace environnant est un investissement visant à améliorer cet accès à la lumière. Les arbres, au cours de leur vie, doivent faire un compromis entre allouer des ressources à l'exploration de l'espace et exploiter immédiatement la lumière disponible. Ma recherche vise à caractériser la croissance des érables à sucre tout au long de leur développement à l’aide d’une approche fonctionnelle basée sur ce compromis d'allocation. De plus, ce travail a pour but de caractériser les changements et les décalages temporels majeurs des événements phénologiques (sortie et chute des feuilles, épisodes de croissance) survenant tout au long du développement de l’érable à sucre. L'interprétation de ces variations phénologiques est cruciale pour permettre une compréhension approfondie des flux de ressources énergétiques annuels de cette espèce. Enfin, cette recherche met en lumière l'importance de prendre en compte les facteurs phénologiques et l'état de développement des érables à sucre dans l'étude de leur réponse en situation de stress. Cette thématique revêt une importance particulière dans le contexte actuel de changements globaux.

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2. La phénologie du développement et la réponse au stress de l’érable à sucre se synchronisent autour des sucres, mais changent durant la vie de l’arbre

Conférencier : Sylvain Delagrange, professeur en écologie fonctionnelle et écophysiologie végétale, ISFORT, UQO

Collaborateur : Arthur Danneels (UQO)

D’année en année, différentes étapes se succèdent durant la saison de croissance et la dormance pour permettre aux arbres : 1) d’acquérir des ressources et de croître durant l’été; 2) d’éviter les mauvaises conditions environnementales et de survivre en hiver. Certains processus sont consommateurs de sucres, comme la croissance, alors que d’autres permettent leur accumulation, comme la photosynthèse, ce qui crée un va-et-vient de sucres entre les organes. Ensemble, ces processus forment la phénologie du développement et guident la variation saisonnière de la teneur en sucres au sein de l’arbre. L’étude de la gestion de ces sucres nous a permis de mieux comprendre comment les conséquences associées aux changements climatiques peuvent influencer le développement de l’arbre. De plus, nous avons pu observer que la gestion saisonnière des sucres diffère grandement durant la vie des arbres, ce qui pourrait aussi modifier leur capacité de réponse aux perturbations et aux variations du climat selon là où ils sont rendus dans leurs stades de développement.

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3. La croissance des érables : que peut-on apprendre de la croissance passée à travers l’aire de distribution pour le futur des érablières nordiques?

Conférencier : Tim Rademacher, chercheur permanent en écophysiologie forestière et développement durable au Centre ACER et professeur associé à l’ISFORT, UQO

Collaborateurs et collaboratrice : Sylvain Delagrange (UQO), Jérôme Dupras (UQO) et Élise Filotas (TÉLUQ)

Les érables à sucre et les érables rouges ont des aires de distribution s’étendant du Saguenay jusqu’aux montagnes du sud des États-Unis, et des Maritimes jusqu’aux plaines. La croissance de ces deux espèces emblématiques a été étudiée à maintes reprises. Cependant, aucune étude n’a recueilli de données à travers l’aire de distribution. Nous avons rassemblé des données provenant de 267 sites couvrant une large étendue de la distribution de ces deux espèces afin de mieux comprendre la croissance. Nous présenterons les résultats basés sur cette base de données qui permettent de mieux comprendre le potentiel d’adaptation des érablières aux changements climatiques.

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14 h 40 La résistance au froid de l'érable à sucre

Conférencier : Claudio Mura, candidat au doctorat en sciences de l'environnement, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

Collaborateurs et collaboratrices : Annie Deslauriers (UQAC), Valentina Buttò (UQAT), Patricia Raymond (DRF), Sylvain Delagrange (UQO), Yann Surget-Groba (UQO), Guillaume Charrier (INRAE) et Sergio Rossi (UQAC)

Dans les écosystèmes tempérés et boréaux, les arbres alternent entre les phases de croissance et de dormance, ce qui leur permet de résister aux températures froides pendant la saison défavorable. Ce cycle inclut des changements dans la résistance au froid, laquelle est minimale pendant la saison de croissance et maximale pendant la dormance. Cette étude a mesuré la résistance au gel chez de jeunes érables à sucre appartenant à sept provenances et croissant sur deux sites au Québec de septembre 2021 à juillet 2022. Nous avons constaté que la résistance au gel variait entre -4 °C en été et -68 °C en hiver. Les différences entre les sites étaient significatives seulement pendant la période de décroissance de la résistance au gel lors du printemps, probablement en raison du réchauffement plus précoce dans le site du sud. Les provenances ne présentaient pas de différences significatives dans leur résistance au gel. Nos résultats révèlent que les adaptations de la résistance au gel sont similaires dans la partie nordique de la distribution de l'érable à sucre, l'environnement local ayant une influence plus importante que la provenance sur la dynamique de la résistance au gel. Ces résultats permettent de bonifier les connaissances scientifiques actuelles et de fournir des informations importantes pour l’aménagement forestier dans un contexte de changements climatiques.

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15 h 05 La génétique au service de l’adaptation ou comment appliquer la migration assistée de façon éclairée

Conférencière : Julie Godbout, chercheuse, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts

Au Québec, nous appliquons actuellement les principes de la migration assistée pour certaines espèces utilisées dans le reboisement. Les distances de déplacement sécuritaires sont déterminées à partir des données des plantations expérimentales établies par les équipes de génétique forestière au fil des ans. Initialement conçus pour l'amélioration génétique, ces dispositifs servent désormais à sélectionner des arbres qui sont à la fois performants et adaptés aux conditions climatiques futures. Cette présentation examinera comment la relation entre la croissance et le climat est étudiée pour tirer profit de l'adaptation locale dans le reboisement, tout en abordant les défis subsistants du point de vue de la génétique forestière.

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15 h 30 Régénération des peuplements de pin blanc et rouge, perturbés par un feu de surface par opposition à une coupe progressive, dans le Témiscamingue et le Nipissing

Conférencière : Mélanie Anna Nicoletti, étudiante au doctorat en écologie forestière, Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)

Collaborateur et collaboratrice : Yves Bergeron (UQAT) et Nicole Fenton (UQAT)

Il y a quelques siècles, les forêts de pin blanc et rouge étaient naturellement façonnées par des feux de surface réguliers de faible à moyenne intensité. Ces feux dirigeaient la structure et la composition des peuplements, et permettaient une bonne régénération des pins. Ces peuplements étaient alors abondants et prospères. Par la suite, divers événements d’origine climatique, et surtout anthropique, sont venus déjouer l’avenir prometteur des pins et ont entraîné une régression importante de leur surface d'occupation et de leur production. Aujourd’hui, les acteurs forestiers cherchent à rétablir le passé glorieux des forêts de pin, et ce, par le biais d’un aménagement forestier écosystémique (AFE). Ce type de gestion a pour objectif de réduire l'écart entre l’effet d’une perturbation naturelle et celui d’une perturbation anthropique. Après une récolte, la forêt peut ainsi profiter de ses adaptations naturelles pour se régénérer. Dans cette étude, il s’agit de tester la coupe progressive comme candidat pour réduire l’écart entre l’effet des feux de surface et l’effet de la récolte de bois sur la régénération et la biodiversité des peuplements de pin blanc et rouge. Au programme : analyse de relevés en tout genre sur des sites ayant brûlés ou ayant été récoltés par coupe progressive il y a près de cinq ans dans le Témiscamingue, au Québec, et le Nipissing, en Ontario.

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15 h 55 Synthèse de la rencontre

Conférencier : Frédérik Doyon, professeur écologie appliquée à l’écologie du paysage et l’aménagement forestier, ISFORT, UQO

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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.