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Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

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Mardi 20 avril 2021 — 13h à 16h

Séquestration du carbone

En collaboration avec l’Université Laval

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La contribution des forêts et du secteur forestier à la lutte contre les changements climatiques soulève encore beaucoup de questionnements. Plusieurs chercheurs travaillent à mieux comprendre et expliquer certains des éléments inhérents à cette contribution. La prise en compte des effets directs du climat sur la croissance et la mortalité, le rôle du sol en tant que source ou puits de CO2 et l’optimisation des stratégies d’aménagement forestier pour lutter contre les changements climatiques sont autant de sujets qui vous seront présentés dans le cadre de cette série de conférences.

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Michel Campagna, chef du Service de la génétique, de la reproduction et de l’écologie Direction de la recherche forestière, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs


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13 h 10 Un modèle comme Landis-II peut-il nous aider à comprendre comment les changements climatiques et l’aménagement forestier peuvent conjointement modifier la dynamique du carbone en forêt boréale?

Conférenciers : Abderrahmane Ameray, doctorant, et Xavier Cavard, professeur, Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Simuler la productivité à venir de la forêt boréale à l’aide d’observations du passé présente le risque de ne pas tenir compte des impacts des changements climatiques sur les paysages forestiers. Bien que les changements dans les cycles et la sévérité des perturbations naturelles seront les moteurs les plus importants de la dynamique du carbone future de la forêt boréale, les effets directs du climat sur la croissance et la mortalité sont également importants, en cela qu’ils peuvent amplifier les impacts des perturbations naturelles et, bien entendu, modifier les essences et volumes récoltables. L’intégration d’un module plus mécaniste, tel que le modèle de photosynthèse et d’évapotranspiration (PnET-Succession extension) dans le modèle Landis-II, peut permettre de prendre en compte ces effets, mais nécessite de délicats calibrages. Le travail de modélisation présenté ici sera donc validé et ajusté par des études empiriques menées dans le cadre de la Chaire UQAT-MFFP en gestion du carbone forestier. Les résultats préliminaires montrent un changement dans la composition forestière et une augmentation de la productivité et du stockage du carbone sous les différents scénarios de changement climatique (RCP), mais en raison d’une présence accrue des feuillus et notamment des mélanges d’épinette noire, de bouleau à papier et de peuplier faux-tremble.


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Présentation

13 h 40 La séquestration du carbone dans les sols forestiers

Conférencière : Sylvie Tremblay, chercheuse retraitée, Direction de la recherche forestière, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Nos sols forestiers sont d’importants réservoirs de carbone (C), qui peuvent contenir autant de C que l’atmosphère et la biomasse réunies! Comparés à la végétation, ce sont des réservoirs stables, car ils sont peu vulnérables aux perturbations. Toutefois, ces sols peuvent devenir d’importantes sources nettes de CO2 s’ils émettent plus de C qu’ils en accumulent. Nous vous présentons le rôle du sol, comme source ou puits de CO2, dans le cadre de deux projets : 1) la comparaison de friches boisées et celles non boisées comme puits de CO2, et 2) le réchauffement de sols boréaux de 2°C à 3°C.


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Présentation

14 h 10 Optimisation du boisement en zone boréale en vue de la lutte contre les changements climatiques

Conférencier : Boris Dufour, chercheur postdoctoral, Université du Québec à Rimouski (Université du Québec à Chicoutimi lors du déroulement du projet)

Sous la supervision de Jean-François Boucher, professeur, Université du Québec à Chicoutimi

Les terrains dénudés secs ont révélé, au cours d’études antérieures, un potentiel intéressant pour l’implantation de plantations permettant de les boiser. Puisque ces terrains non forestiers sont exclus de l’aménagement, il est apparu pertinent d’évaluer le potentiel de ce type de boisement pour constituer de nouveaux puits de carbone. À cet égard, certaines questions ont été soulevées, entre autres celle de l’incertitude de voir la séquestration effectuée se maintenir dans le temps. Pour que ce maintien soit favorisé, la croissance des plantations doit être la plus rapide possible, car la probabilité d’incendie diminue d’autant plus rapidement que la conversion vers une forêt fermée est rapide. Or, puisque le potentiel de croissance dans ces milieux s’est révélé très variable, la pertinence d’être en mesure d’évaluer ce dernier le plus facilement possible pour chaque terrain est vite apparue, puisque cela permettrait de planifier des opérations de boisement en ciblant les terrains les plus productifs. La présente étude avait donc pour but de développer un tel outil, pour des plantations d’épinette noire et de pin gris. Nous avons basé le développement sur des variables de croissance d’arbres naturellement établis sur des plantations sur dénudés secs datant de 1999, des paramètres de sites et des normales climatiques. Ces données nous ont permis de construire des modèles linéaires pour prédire l’IQS des plantations à 15 ans démontrant une utilité potentielle évidente.


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Présentation

14 h 50 Stratégies d’aménagement forestier et de production de bois pour la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci : Études de cas en forêts boréale et tempérée

Conférencier : Lucas Moreau, étudiant au doctorat, Université Laval

Sous la supervision d’Évelyne Thiffault, professeure, Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval

Cette étude consistait à prédire les changements dans le paysage forestier résultant de l’effet combiné du réchauffement climatique et d’aménagements forestiers alternatifs, pour deux territoires d’études en forêt tempérée et boréale. L’objectif était de pouvoir quantifier l’impact de l’aménagement et des changements climatiques sur le potentiel de lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci.

Notre étude indique que l’intensification de l’aménagement stimule la productivité des écosystèmes du territoire situé en forêt tempérée et donc la séquestration de carbone. Un effet opposé est cependant observé pour les écosystèmes en forêt boréale, pour lequel une baisse du niveau de récolte permet d’augmenter la séquestration de carbone. Par ailleurs, une augmentation du réchauffement risque d’entrainer une diminution de la productivité pour les deux territoires. Ces résultats indiquent que les caractéristiques initiales des écosystèmes conditionnent leurs réponses aux impacts cumulatifs de l’aménagement forestier et des changements climatiques, et que des solutions adaptées aux conditions du territoire doivent être trouvées pour optimiser le potentiel de lutte contre les changements climatiques. Des efforts particuliers devraient notamment être faits pour adapter le réseau industriel de la transformation du bois aux changements anticipés de la composition forestière, et pour augmenter le rendement en produits du bois de longue durée.


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Présentation

15 h 20 La réalisation de plantations sur friches agricoles en Abitibi permet-elle réellement de lutter contre les changements climatiques?

Conférencière : Mélina Thibault, candidate à la maîtrise en sciences forestières, Université Laval

Boiser les terres agricoles abandonnées (friches) est une méthode autorisée par le Protocole de Kyoto afin de créer des puits de CO2, et ainsi réduire la quantité de ce gaz polluant dans l’atmosphère. Au Québec, la région de l’Abitibi-Ouest offre le plus grand potentiel de reboisement de la province avec ses 51 500 hectares de friches (Agence régionale de mise en valeur des forêts privées de l’Abitibi, 2014). Toutefois, avant d’enclencher tout projet de reboisement, il importe de savoir si les plantations sur friches accumulent réellement plus de carbone que les friches sur succession naturelle. Dans la région du Bas-Saint-Laurent, il s’avère que oui, selon une étude réalisée par Tremblay et Ouimet en 2006. Or, qu’en est-il de la région de l’Abitibi, avec ses sols argileux, ses trembles et sa saison de croissance plus chaude et plus sèche? Vous aurez la réponse lors de ma présentation, et je suis certaine qu’elle vous surprendra!


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Présentation

15 h 50 Mot de la fin

Évelyne Thiffault, Professeure adjointe au Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval


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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.