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Ministère des Ressources naturelles et des Forêts

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Lundi 13 novembre 2023 — 13h à 16h

Plantations : productivité, qualité du bois, acceptabilité sociale et biodiversité

En collaboration avec l’Université du Québec à Rimouski

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Les plantations, en raison de leur productivité potentiellement plus grande que la forêt naturelle, sont considérées comme un moyen de contribuer à plusieurs enjeux forestiers actuels : répondre à la demande mondiale croissante en produits du bois, permettre la conservation des forêts naturelles ailleurs sur le territoire et contribuer à atténuer les changements climatiques en séquestrant du carbone. Toutefois, les plantations suscitent plusieurs questions qui seront discutées lors de ce rendez-vous. Les plantations opérationnelles sont-elles aussi productives que prévu? Quelle est l’influence de l’éclaircie commerciale sur la rentabilité financière d’une plantation? L’amélioration génétique d’espèces ligneuses permet-elle d’obtenir des produits du bois à haute valeur ajoutée? Qu’est-ce qui influence l’acceptabilité sociale des plantations? Les plantations peuvent-elles fournir un habitat adéquat pour la biodiversité faunique?

Les présentations des conférences se trouvent dans l’ordre du jour ci-dessous.

13 h Mot d'ouverture

Julie Barrette, chercheuse, Direction de la recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF)


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Présentation

13 h 10 Les plantations opérationnelles répondent-elles aux attentes ?

Conférencier : Martin Barrette, chercheur, direction de la Recherche forestière, ministère des Ressources naturelles et des Forêts

Collaborateurs et collaboratrices : Isabelle Auger (MRNF), Julie Barrette (MRNF) et Nelson Thiffault (Centre canadien sur la fibre de bois, Ressources naturelles Canada)

Les plantations sont l'un des traitements sylvicoles les plus importants pour répondre à la demande mondiale de produits du bois et pour promouvoir la durabilité de l’aménagement forestier. Nous vous présenterons de nouvelles connaissances produites dans le cadre d’une étude sur l’évaluation de la productivité réelle par rapport à la productivité attendue de plantations. Notre étude utilise le réseau de suivi des effets réels des traitements sylvicoles, c’est-à-dire des plantations dites « opérationnelles » dans lesquelles des traitements d’éducation ont été réalisés en fonction des besoins. Nos résultats montrent que la productivité réalisée de ces plantations était systématiquement inférieure à celle qui était attendue. L'indice de qualité de station et la compétition ont tous deux joué un rôle important dans la détermination de la productivité des plantations. Dans le contexte d'une productivité réalisée incertaine des plantations opérationnelles, nous soulignons la nécessité de s'appuyer sur un aménagement adaptatif pour déterminer un niveau de récolte compatible avec l’atteinte des objectifs d’aménagement forestier durable.


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Présentation

13 h 35 Productivité, naturalité et acceptabilité sociale de plantations d’épinette éclaircies

Conférencier : David Pothier, professeur titulaire, Université Laval (UL)

Collaborateurs et collaboratrices : Jean-François Bissonnette (UL), Luca Serban (MRNF), Meriam Bettaieb (UL) et Dieu Merci Domboli (UL)

Les plantations forestières joueront un rôle crucial dans le maintien de l’approvisionnement en bois des usines; toutefois, elles sont parfois mal perçues du public en raison de leur aspect qui s’éloigne des paysages forestiers naturels. L’objectif du présent projet est donc d’évaluer la productivité, l’acceptabilité sociale et la naturalité de plantations d’épinette blanche soumises à diverses modalités d’éclaircie commerciale. Pour y arriver, nous avons utilisé une expérience sylvicole qui a été établie en 2007 par le MRNF dans une plantation d’épinette blanche de 20 ans. Les éclaircies ont permis de réduire la compétition et d’augmenter la croissance des arbres, surtout pour les petits arbres. À l’échelle du peuplement, la trajectoire temporelle du volume marchand de l’éclaircie à 20 % est parallèle à celle du témoin, mais celle de l’éclaircie à 33 % tend à s’éloigner de celle du témoin avec le temps. De plus, à la suite de la deuxième éclaircie, toutes les intensités d’éclaircie ont été associées à une trajectoire temporelle du volume marchand qui s’éloignait de celle du témoin, ce qui indique une baisse de la productivité. Du point de vue de la naturalité, les résultats indiquent que l’aspect naturel des plantations augmente avec les ouvertures du couvert créées par une éclaircie. Le même type de résultats s’est dégagé d’un sondage réalisé auprès de 117 répondants et répondantes pour qui l’acceptabilité sociale des plantations éclaircies était plus élevée que celle des témoins.


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Présentation

14 h 10 L’influence de l’éclaircie commerciale sur la rentabilité financière d’une plantation de pin gris – analyse à 42 ans.

Conférencier : Luca Gabriel Serban, chercheur, Direction de la recherche forestière, MRNF

Collaborateurs : Alexis Leroux (MRNF), Thomas Moore (MRNF) et Guy Lessard (CERFO)

Le pin gris est une des principales essences à utiliser dans les investissements forestiers au Québec. Dans le contexte des scénarios sylvicoles intensifs, l'éclaircie commerciale est un traitement à introduire obligatoirement dans le scénario forestier. Même si les effets des éclaircies commerciales sont bien connus sur le rendement et les caractéristiques dendrologiques des peuplements, l'influence sur la rentabilité financière est moins étudiée. Notre étude est une analyse de la rentabilité financière d’un dispositif de recherche de la Direction de la recherche forestière, qui étudie l’éclaircie commerciale dans une plantation de pin gris. L’analyse est menée à l’année 42 des scénarios sylvicoles. Nous présenterons la variation de la valeur actualisée nette des scénarios sur l’influence de la période et de l’intensité de l’exécution de l’éclaircie commerciale.


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Présentation

14 h 35 Évaluation de l’impact des approches de reboisement sur les produits à haute valeur ajoutée de l’épinette noire et du pin gris

Conférencier : André Pichette, professeur, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), directeur du laboratoire LASEVE et codirecteur du Centre de recherche sur la boréalie

Collaborateurs : Jean Legault (UQAC), Jérôme Alsarraf (UQAC), Lionel Ripoll (UQAC) et Patrick Faubert (UQAC)

Ce projet fait partie d’un vaste programme de recherche, qui s’est décliné en quatre volets, en vue de traiter de différents enjeux liés au reboisement. Ces volets portent sur quatre approches de culture innovantes visant à optimiser la production des plants forestiers en pépinière de manière plus durable et plus respectueuse de l’environnement, soit : 1)  le développement de substrats de culture à base d’écorces de bouleau blanc renouvelables pour remplacer la mousse de sphaigne; 2)  l’élaboration de géotextiles fonctionnels pour limiter la contamination des eaux souterraines par les fertilisants; 3)  l’évaluation d’huiles essentielles comme biopesticides alternatifs aux pesticides synthétiques nocifs; 4)  l’évaluation d’approches de reboisement sur la biosynthèse de molécules à haute valeur ajoutée. Cette présentation portera sur ce quatrième volet du programme et fera état des avancements en lien avec les objectifs suivants :

  • Identifier des marqueurs chimiques d’intérêt dans les écorces et les aiguilles d’épinette noire et de pin gris;
  • Quantifier ces marqueurs dans des plants d’épinette noire et de pin gris issus de différentes approches de reboisement;
  • Isoler ces molécules à haute valeur ajoutée à partir d’extraits d’aiguilles et d’écorces afin d’évaluer la possibilité de valoriser ces arbres pour la production des composés ciblés;
  • Proposer de prendre en compte la biosynthèse de métabolites secondaires d’intérêt comme paramètre dans les indices de productivité forestière.


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Présentation

15 h 10 Dynamique de la diversité spécifique et fonctionnelle à la suite des éclaircies commerciales et des microtrouées

Conférencier : Raphaël Turquin, étudiant au doctorat à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Collaborateurs et collaboratrices : Luc Sirois (UQAR), Robert Schneider (UQAR), Isabelle Aubin (Centre de foresterie des Grands Lacs), Françoise Cardou (Université de Toronto) et Martin Barrette (MRNF)

La pratique de la coupe totale au XXe siècle a favorisé l’homogénéisation de la structure des forêts. Les éclaircies commerciales et/ou la création de trouées pourraient permettre d’amorcer la restauration d’une structure complexe dans les peuplements naturels ou plantés. Notre étude vise à évaluer les effets de ces traitements sur la composition de la flore du sous-bois de peuplements naturellement régénérés et de plantations d’épinette blanche (Picea glauca). Les communautés floristiques ont été inventoriées avant (2008), puis 1 an (2009), 2 ans (2010) et 12 ans (2020) après traitements. À l’automne 2008, les peuplements ont subi des traitements comprenant un type de trouée (aucune; 100 m²; 500 m²) et un type d’éclaircie commerciale (aucune; éclaircie par le bas; éclaircie par dégagement de 50 ou 100 arbres élites/ha). Trois aspects de la diversité ont été analysés, soit la diversité spécifique, la diversité fonctionnelle et la structure verticale. Nos résultats montrent que le traitement de trouée influence le plus les métriques de diversité étudiée. La trouée de 500 m² entraîne le plus de changement dans les communautés végétales, comparativement à la trouée de 100 m², en favorisant des espèces de milieux ouverts et la formation d’une strate arbustive. De plus, l’effet de la trouée de 500 m² est plus important en plantations qu’en peuplements régénérés naturellement. Aucune différence dans les métriques de diversité n’a été détectée entre les types d’éclaircies commerciales.


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Présentation

15 h 40 Potentiel d’habitat faunique des plantations pour les amphibiens et petits mammifères

Conférenciers : Angélique Dupuch, professeure, Université du Québec en Outaouais (UQO) et Théo Gicquel de Menou, étudiant à la maîtrise, UQO

Collaborateurs et collaboratrices : Christian Messier (UQO), Katrine Turgeon(UQO), Audrey Maheu (UQO), Jean-Pierre Tremblay (UL), Patricia Raymond (MRNF), Martin Barrette (MRNF), Anaïs Gasse (MELCCFP) et Éric Lapointe (Domtar).

Au Québec, les plantations sont généralement jeunes, et leurs effets sur la biodiversité ne sont pas encore bien étudiés. L’objectif général du projet est de déterminer si les plantations peuvent fournir un habitat adéquat pour la biodiversité faunique. Pour répondre à cet objectif, nous avons 1) déterminé le potentiel de création de milieux humides par les plantations de peuplier hybride (PEH) sur monticule et la valeur faunique de ces milieux pour les amphibiens et 2) évaluer si la diversité faunique des communautés de petits mammifères est plus élevée dans les plantations mélangées relativement aux plantations monospécifiques. Les résultats montrent, d’une part, que les jeunes plantations de PEH abritent de nombreux points d’eau qui se raréfient et contiennent de moins en moins d’eau dans les plantations plus âgées et, d’autre part, que les plantations mixtes sont en moyenne plus utilisées par le campagnol à dos roux que les plantations monospécifiques et que leur utilisation des plantations augmente avec la quantité de structure dans la strate de sous-bois. L’ensemble de ces résultats indiquent que les plantations de PEH sur monticule fournissent des points d’eau dont l’hydropériode est assez longue pour accueillir des pontes d’amphibiens, mais souvent trop courte pour assurer le développement complet des larves. De plus, les plantations, qu’elles soient mixtes ou monospécifiques, peuvent fournir un habitat adéquat aux petits mammifères si une strate de sous-bois s’y développe.


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Présentation

16 h 05 Synthèse de la rencontre

Robert Schneider, professeur, Université du Québec à Rimouski

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* Le contenu des présentations des conférenciers et des conférencières n’engage qu’eux et qu’elles.